Accueil > Historique > Pour approfondir... > Les Amérindiens du Saint-Laurent

Les Amérindiens du Saint-Laurent

jeudi 9 août 2012

A propos de la conférence du vendredi 19 octobre sur les Amérindiens du Saint-Laurent de 1535 à 1763.

D’après Bulletin des autochtones du Québec, 2011-2012.

Une hospitalité légendaire et millénaire

Le 3 juillet 1608 , Samuel de Champlain et son équipage débarquent sur une pointe rétrécie du fleuve Saint-Laurent. Les Amérindiens nommaient cet endroit « Québec ».
L’endroit était loin d’être désert. L’équipage français d’une trentaine d’hommes s’établissait alors au milieu d’une communauté estivale amérindienne d’environ 1500 habitants principalement Innus (ou Montagnais) dont c’était le territoire, Algonquins également, de même que Micmacs et Malécites.

A l’arrivée de Champlain, Québec a déjà une longue histoire. Lors de son second voyage en 1535, Jacques Cartier fit escale à l’embouchure de la rivière Saint-Charles. Sur les hauteurs du Cap Diamant, il y découvrira un établissement sédentaire, le village de Stadaconé (Québec). Poursuivant plus tard sa route en amont du Saint-Laurent, Cartier dénombrera 14 villages amérindiens sur la rive nord du fleuve dont le plus populeux, Hochelaga (Montréal), composé de 50 maisons longues. Les rives du fleuve sont occupées par les Iroquoiens du Saint-Laurent.

Lorsque Champlain arrive à Québec en 1608, ces villages ont complètement disparu. Sont-ce les guerres, les épidémies ou les changements climatiques susceptibles de compromettre la culture du maïs qui pourraient expliquer cette disparition ? Nul ne le sait avec certitude. Québec, qui conserve sa position stratégique pour l’accès à l’intérieur du continent, est plutôt devenu un lieu de rassemblement saisonnier avant le départ pour la chasse hivernale. C’est donc à Québec que Champlain et ses hommes érigèrent la première habitation, un premier établissement français en Amérique du Nord.

La Nouvelle-France, un vaste réseau d’alliances en Amérique du Nord

Pour comprendre la nature des relations entretenues entre les nations européennes et les peuples autochtones à partir des tout premiers contacts, il faut savoir que guerre et commerce sont intimement liés.

Les puissances européennes qui veulent étendre leur hégémonie sur le territoire ont besoin des Amérindiens pour faire la guerre. Elles ont aussi besoin des Amérindiens pour le commerce des fourrures. Dans ce contexte, la logique des alliances s’impose.
Avant de s’établir à Québec, Champlain a d’abord scellé en 1603 une toute première alliance à un lieu désigné sous le nom de Pointe Saint-Mathieu, situé du côté ouest de l’embouchure de la rivière Saguenay. Il fit alors la rencontre du chef montagnais Anadabidjou. En échange de l’appui militaire des Français, les Montagnais (les Innus, tels qu’ils se désignent eux-mêmes dans leur langue) auraient autorisé les Français à s’établir et à développer le commerce des fourrures. Arrivés quelques jours plus tard, des Micmacs et des Malécites se sont joints à l’alliance. Une telle alliance ne fut pas un événement isolé.

S’il est vrai que les autorités françaises ont agi au début avec l’objectif d’imposer aux autochtones leur autorité et de les assimiler, elles ont vite découvert que ce n’est pas en dominant et en soumettant ces collectivités que le commerce et la traite des fourrures pouvait être assurés. Il n’y avait qu’une façon de faire. Plutôt que par la conquête et par la force, c’est en favorisant des alliances commerciales et militaires, en concluant de nombreux traités de paix et d’amitié, que les relations entre les deux peuples se sont solidifiées.